mardi 6 mai 2008

Ste Prudence

Sur le pont d'Avignon, on y danseuh on y danse

Wahou, deux articles en quelques jours, mais c'est Byzance ? Non, simplement le chômage et la flemme de rechercher un emploi en n'apercevant le soleil que derrière la fenêtre de mon salon.

Je fais donc une pause à mon bronzage en terrasse pour vous raconter mon week-end à Avignon (et non en Avignon) duquel je suis rentrée hier soir.

Bien entendu, la fonction de mon blog n'est en rien le détail de jolis paysages ou de bonnes adresses mais bien le résumé d'anecdotes inutiles et pourtant tellement intéressantes.

Je commence par l'arrivée à la gare, après avoir dormir environ 1h30 pour cause de finition de valise aux alentours de 2h, ce à quoi a suivi une épilation et une petite insomnie me contraignant à partir de la maison à 7h complètement dans le pâté. Je suis donc sur le quai avec mes parents, billets électroniques en main et me retrouve rapidement stoppée dans mon avancée vers mon wagon pour cause de vérification de billets en remplacement du compostage, difficile sur des feuilles A4. Malgré ma fatigue, mon équilibre défaillant et mon envie de me poser dans mon siège, je prends sur moi et avance à l'allure générale, portée par le flot.

C'est alors que je sens une force qui me pousse vers l'avant, assez lentement mais tout de même bien gênante. Je me retourne et voit une femme d'une cinquantaine d'années qui tente de doubler tout le monde alors qu'elle est au même niveau que moi, à savoir en fin de troupeau. Elle tente discrètement de se faufiler tout en emportant ma valise et sa propriétaire, action assez agaçante quand on sait que j'ai 1500 personnes devant moi et que je me retrouve encore plus collée.

Je ne suis pas du genre à engueuler tous les gens que je croise alors je me fais la réflexion à moi-même tout en regardant ma mère, sans faire attention que je parle quand même à un volume loin du chuchotement et dis "mais pourquoi elle me pousse?". Phrase à laquelle elle répond immédiatement "non je ne vous pousse pas".. ouai, elle pousse tellement pas qu'à peine sa phrase finie, elle était déjà arrivée en tête de queue. Quelques minutes plus tard, j'arrive enfin à ma voiture et découvre que cette femme était placée, juste en face de moi. Le week-end commençait bien !

J'en viens directement à ma soirée de dimanche soir où j'ai dîné avec mes parents dans le restaurant de notre hôtel, très réputé pour sa classe, sa bonne nourriture lui valant une présence au guide Michelin. Le patron vient prendre la commande, de l'entrée au dessert, ce à quoi j'avoue ne pas être sûre d'avoir assez faim au moment du troisième plat et pose tout de même quelques questions sur ces jolis noms. Il m'indique que le soufflé à la praline pourrait bien évidemment être fait sans poire et me laisse le temps du repas pour commander si la faim m'en dit.

L'entrée se passe à merveille, arrive soudain le plat composé d'un filet de boeuf, commandé "à point" par mon père et moi. Je commence à le dévorer et m'étonne de ne pas y prendre spécialement de plaisir. Je me dis sur le moment que, n'ayant jamais été grande fan de viande, cela doit être sans doute dû à mon côté novice, incapable de déceler la finesse de ce boeuf. C'est en jetant un oeil dans l'assiette de mon père, à plus de la moitié de mon plat que je me rends compte avec horreur que nous n'avons pas du tout la même chose. Alors qu'il savoure un morceau tendre et appétissant comme jamais, je tente de finir une viande sèche car beaucoup trop cuite. Papa s'insurge et appelle illico une serveuse qui s'excuse 1000 fois en proposant de me la refaire. Mais disons qu'après une entrée copieuse et une moitié de viande sèche, tout en pensant à mon soufflé sans poire, il m'est impossible d'entâmer à nouveau une viande.

Je la remercie alors tout en déclinant sa proposition pour cause de gerbe probable.

Arrive ensuite le plateau de fromage commandé par mon père dans lequel il doit choisir parmi une bonne vingtaine de variétés lesquels il souhaite manger. Nous décidons, ma mère et moi, de l'y aider en posant également quelques questions à la fromagère. Maman, n'ayant visiblement pas une vision très correcte s'étonne du fromage rouge et propose à mon père d'en prendre tant il avait une apparence bizarre. A cette réflexion, nous rigolons tous car il s'agissait tout simplement d'une pomme décorative, disposée sur le plateau et absolument pas ressemblante à une substance alimentaire lactée et fermentée. Je profite donc de cette ridiculade pour commander mon soufflé qui, malgré ma fin d'appétit, me donnait cruellement envie.

Le dessert arrive enfin et à peine ma fourchette plantée, je ressors une poire pourtant dont j'avais pourtant demandé l'absence à mainte reprises. Nous appelons le garçon pour prévenir de la mauvaise information et il s'excuse, part en cuisine et revient en me répondant, "en fait, faut que vous les enleviez, ça faisait vide sans". Très choquée par cette réponse, j'hésite entre leur laisser leur bien mais décide finalement de me gaver tout en retirant les poires une par une, mécontente.

Le lendemain, maman n'a pas hésité à le signaler au patron qui, outré s'est excusé tout en m'affirmant qu'il l'avait précisé et que c'était tout à fait faisable. Nous avons finalement eu la bonne surprise de découvrir sur la note générale du week-end que ce dessert m'avait été offert. J'aurais préféré qu'ils m'offrent également les deux nuits d'hôtel mais c'est déjà ça.

Le séjour s'est terminé hier lorsque nous avons pris le train vers 16h. Vu qu'il venait de Marseille, nous avions environ 2 minutes pour monter, ce qui n'est certes pas énorme mais tout de même largement suffisant pour la petite minorité de gens qui est déjà placée sur le quai au niveau de leurs voitures respectives.

Le train entre donc en gare, je laisse passer quelques personnes et parvient tant bien que mal à faire entrer ma valise lorsque je découvre que nos places sont situées au premier étage et qu'il va me falloir porter ce boeuf dans l'escalier. Devant ma détresse, papa me suggère d'attendre quelques instants en bas des marches afin qu'il vienne à mon secours, une fois sa valise casée dans le porte bagages. Je me mets donc un peu en retrait dans l'inter-wagon, tout en tentant de ne pas gêner la circulation. Entre alors une espèce de connard, moche comme pas deux, d'environ 65 - 70 ans qui se dirige nonchalamment vers le haut du wagon, sans se soucier de qui que ce soit en faisant virevolter son gros sac. Bien entendu, moi et ma chance, je me prends un gros coup de sac et comme je ne suis à cet instant pas très stable car un pied sur l'escalier et un qui retient ma valise. Je suis donc emportée par le poids, perds l'équilibre et tombe les fesses à terre et la valise sur ma jambe, emportée également par l'égoïsme du mec.
Face à cette action, tous les spectateurs se jettent au sol pour tenter de me relever, outrés par la scène à laquelle ils viennent d'assister et me demandent en boucle si ça va tout en insultant le trou du cul déjà loin. Papa descend et ne comprend pas bien ce que je fais à terre entourée de 5 personnes qui me lèchent les bottes et quand je lui explique la scène, je m'interromps en demandant à mes nouveaux amis "il ne s'est pas excusé hein?", ce à quoi tout le monde en choeur répond "bien sûr que non, c'est incroyable, l'éducation est à refaire".

J'arrive finalement en haut, à peine sonnée et retrouve mon charmant ami, assis tout simplement à la place juste derrière moi. Je mourrais d'envie de le faire chier pendant tout le voyage mais nous avons finalement changé de place pour nous mettre dans les places à 4, encore vides.

vendredi 2 mai 2008

St Boris

A la foire du village un jour je lui ai soupiré

C'est peu fière que je reviens écrire aujourd'hui, j'ai bien reçu toutes vos plaintes mais il se trouve que j'ai eu une totale flemme d'écrire pendant un bon moment.

Et puis hier soir, en rentrant d'une journée fatigante, j'ai eu envie de vous la conter, comme autrefois, du temps où j'écrivais assidûment.

C'est après avoir dormi environ 4h pour cause d'insomnie et de réveil calé assez tôt que je me suis dirigée vers la douche, les cheveux encore ébouriffés et la marque de l'oreiller incrustée dans ma joue, pour entâmer une journée des moins reposantes. Et oui, hier avait lieu la Foire de Paris, et ce pour encore une bonne semaine. Ce salon m'a toujours attirée mais je n'y avais jamais mis les pieds, pourtant j'en entends parler depuis toute petite. J'en viens donc à une petite anecdote, quand j'étais en primaire, probablement en CP ou CE1, je devais faire une phrase. Je ne sais plus quel était le thème ou la consigne de formulation de cette phrase mais toujours est-il que j'avais écrit que mon papa allait tout le temps à la Foire de Paris. Il avait dû m'en parler deux fois dans la même semaine et je croyais que c'était son métier ou sa principale activité.

Hier donc, j'ai visité cet immense sac à merdes ou s'entremêlent aussi bien des cuisines et salons que des ouvre-boîtes magiques. Après un bref passage dans les blocs dédiés au jardin, aux pays du monde ou encore au multimedia, j'ai enfin atteint l'endroit dont je rêvais le plus : le concours Lépine, immense salle dédiée uniquement aux inventions. J'ai pu m'émerveiller devant des aspirateurs magiques qui retirent même la poussière, des couvercles en silicone permettant au contenu de récipients de rester hermétiquement fermés, sans que le dessus ne se détache ou glisse car, de par sa texture, colle au support. J'ai également vu des bouchons de bouteilles refermables, des coussins ergonomiques, des bouillottes et enfin l'objet le plus magique et à la fois tellement inutile : une boule permettant de séparer les liquides et de créer ainsi des cocktails magnifiques où les couleurs se dessinent en couches. Même pour du café au lait ou un simple diabolo, les couches restaient intactes après avoir bougé le verre.

Ma visite s'est poursuivie devant un stand qui a forcément retenu mon attention puisque je lis en gros "disque dépilatoire". Des animations me permettaient de voir comment utiliser cette chose mais je me suis adressée à la vendeuse afin d'en savoir un peu plus sur le fonctionnement et la repousse du poil. Ce à quoi elle m'a répondu d'un ton très étrange que c'était un procédé d'usure du poil qui, au final, donnait un peu le même résultat qu'avec un rasoir mais en moins violent et plus efficace. Je n'ai pas beaucoup apprécié sa manière de s'adresser à moi car elle me parlait en me tutoyant d'un air "je suis ta copine mais en même temps je sais mieux que toi, je suis grande". Je ne sais pas si vous voyez bien ce que je veux dire mais c'était d'un agacement total qui ne ternissait pourtant absolument pas mon envie d'acquérir cet objet. J'enchaîne donc sur une autre question à laquelle elle me propose de me montrer immédiatement sur ma jambe le résultat. Mais ce qu'elle ne savait pas, c'est que mes jambes étaient à cet instant précis comparables à celles d'un ours et que même à mon miroir je n'osais pas les montrer.

Sachez pour ma défense que si elles étaient dans un tel état c'est tout simplement parce que je pars à Avignon demain me mettre en maillot et que je préférais attendre le dernier moment pour m'épiler.

Mais la démonstratrice, au lieu de comprendre mon point de vue et de trouver d'autres arguments de vente, elle se braque, fige un "non-sourire" et insiste à nouveau. "Allez, fais moi confiance, je t'assure que moi je n'utilise plus que ça, file moi tes jambes, laisse moi te montrer". Mais plus elle insistait, plus mes vieux démons réapparaissaient car, il faut savoir que ma non-épilation est une réelle angoisse au point que j'ai déjà souvent rêvé de situations affreuses comme par exemple être candidate au concours Miss France, être en coulisse, sur le point de faire mon entrée et de me rendre compte que j'ai des jambes d'homme alors que je suis en maillot.
Un autre rêve remonte à quelques années, à lépoque du Bachelor 3, j'avais rêvé de ce "pseudo tombeur", j'étais en rendez-vous individuel avec lui et il cherchait à tout prix à être tactile avec moi alors que je lui refusais catégoriquement l'accès à mes jambes. A force de tentaives il était parvenu à ses fins et après m'avoir simplement effleuré la jambe il m'avait sorti "Ah!, toi je vais t'appeler Piquante". C'est certes un rêve totalement ridicule qui a bien fait rire Jonath et Jenny qui étaient à Deauville avec moi à ce moment mais ça reste un réel traumatisme.

Donc bref, nous revoilà dans mon histoire d'hier, je décide de quitter ce stand malgré les pleurs et couinements de ma nouvelle amie et me dirige vers la suite des inventions. Et seulement quelques mètres plus loin, je retrouve ce même article, non seulement moins cher mais aussi avec une autre vendeuse. En bonne comédienne, je l'interpelle en lui demandant le fonctionnement, comme si je n'avais jamais entendu parler de ce disque dépilatoire et suite à ses explications et mon refus de lui faire essayer ici-même sur ma jambe, je décide de l'acheter, convaincue par cette trouvaille dont je ne comprends finalement pas bien l'intérêt.

Pour ceux que ça intéresse, sachez que c'est effectivement mieux que le rasoir mais ne remplace définitivement pas une bonne épilation.

J'espère sincèrement avoir intéressé par cet article la gente masculine qui me lit et je me dirige directement vers ma journée d'aujourd'hui afin d'intéresser aussi mes lecteurs poilus masculins.

Tout à l'heure, ma soeur m'appelle pour que je lui achète son euromillions car elle a une fois de plus oublié de se réinscrire par Internet et n'a pas le temps de trouver un tabac. Je pense surtout qu'elle n'a toujours pas compris l'intérêt du joker+ et se décharge pour éviter de devoir répondre à la proposition d'en acheter un. Je me dis que je peux profiter de cette rare sortie pour aller faire réparer ma veste fétiche dont la fermeture éclair s'est fait la malle.

Je me dirige donc vers le tabac du club des gentleman et constate qu'une fois de plus, il est fermé et je commence à me demander s'il n'est pas ouvert que la nuit ou le matin entre 7h30 et 8h car depuis un petit moment, c'est devenu une habitude de fermer à des horaires ahurissants. Je reviens donc sur mes pas pour me diriger dans la direction inverse afin de donner mon blouson et d'enchaîner sur l'autre tabac un peu plus loin. Je pénètre dans la retoucherie où deux garçons d'environ mon âge, probablement en couple, au look tectonik + bodybuilder + gay (oui oui les 3 en même temps) tentaient de convaincre le couturier de transformer leurs vieux T-shirts col rond en col V, ce à quoi il semblait surpris et perdu et leur demandait des exemples de vêtements afin de calquer la finition. L'un des deux jeunes, dans un langage très irréfléchi continuait de plus belle et répétait à plusieurs reprises "non mais vous faîtes pas chier, coupez juste comme ça", et le couturier me regarde tout en lui répondant "Ben si justement ça me fait chier" créant un réel éclat de rire entre d'un côté lui et moi et de l'autre, le garçon et moi.

Après une longue discussion, il décide enfin de s'occuper de moi et regarde ma veste, teste la fermeture éclair, mesure et me sort d'un ton sadique "ça vous fera 45 euro". L'ayant acheté 30, je pense à une blague et lui avoue le montant du blouson qui l'étonne beaucoup mais ne produit chez lui aucune baisse de tarif. J'ai quitté le magasin, les larmes aux yeux bien entendu et me suis orientée vers le tabac de la rue Montgallet qui m'a permis de poursuivre ma journée bredouille puisqu'il était également fermé.

J'ai finalement choisi de retourner dans ma première direction, de dépasser le tabac toujours fermé et de me rendre vers la dernière possiblité d'achat du ticket où j'ai enfin trouvé un vendeur capable de travailler en plein pont.

Pensant avoir conjuré le mauvais sort, j'ai profité de cette escapade pour aller faire réparer mon badge d'entrée de mon immeuble car à chaque fois que je décide de l'emmener au gardien qui s'en occupe, je me retrouve face à une loge fermée et comme de bien entendu, à peine pénétrée au 23 de la résidence, je constate une nouvelle fois que les ponts c'est vraiment la merde pour les gens comme moi. J'étais pourtant bien décidée à lâcher ma haine face à ce nouveau système car il faut que vous sachiez que mon badge a cessé de fonctionner un soir où je suis rentrée chez moi à plus de 3h du matin et, si je n'avais pas eu la chance d'en avoir un deuxième sur moi, je serais tout simplement restée aux portes de mon immeuble, sans pouvoir rentrer. Dans le pire des cas, j'avais bien sûr mes parents et les Tartes aux Dragons mais pas tout le monde n'a la chance d'avoir une solution de secours et j'angoisse à l'idée que ça m'arrive un soir où ils ne sont pas là.

Je finis mon périple journalier par ma dernière activité, à savoir tenter la deuxième retoucherie du quartier à la conquête de la guérison de ma veste. Mais une fois de plus, le tarif de 45 euro m'a été suggéré ce à quoi j'ai à nouveau refusé en espérant qu'elle se vende encore en magasin et que je pourrai me la racheter à l'identique.

Je souhaite sincèrement avoir rattrapé le temps perdu et m'en vais de ce pas commencer ma valise qui me regarde tristement depuis 14h, ne comprenant pas pourquoi je l'ai dérangée et arrachée à ses amies les valises si c'est pour la laisser vide au milieu de mon salon.

jeudi 7 février 2008

Ste Eugénie (ben décidément, la dernière fois c'était la Ste Delphine)

Au troisième, dans mon HLM, y'a l'espèce de connasse, celle qui bosse dans la pub

Bonjour lecteur, comment ça va pour toi?

Parce que pour moi, oh oui pour moi, ça va pas mais pas mais pas du tout.
Comme je vous l'annonçais précédemment, la joyeuse et respectueuse agence pour laquelle je devais travailler m'a lâchement fait faux bond, m'obligeant à recommencer mes recherches. A mon grand étonnement, j'ai obtenu un nouvel entretien plus vite que prévu puisque ce matin-même (enfin matin en agence de pub, 11h quoi), je me suis rendue dans une agence où j'avais déjà passé un entretien il y a presque deux ans. J'étais alors en team et les deux gentils monsieurs qui nous avaient reçues avaient jugé notre dossier intéressant en terme d'idées mais encore un peu trop junior à leurs yeux d'un point de vue graphisme. La fin de l'entretien avait été occupée par une multitude de conseils précieux et bienveillants que nous avions d'ailleurs suivis.

Ce matin, j'étais bien décidée à tout déchirer pour obtenir ce poste vraiment intéressant et épanouissant. J'étais tellement stressée que je me suis levée d'une traite après une nuit blanche d'insomnie insurmontable au cours de laquelle j'ai compté les moutons (référence à l'agence.. ouai enfin là faut comprendre).

Je suis donc arrivée avec 45 minutes d'avance, record encore jamais ne serait-ce qu'effleuré et ai pu me promener dans les petites rues de Boulogne à la recherche d'un moyen de me déstresser et de couper mon envie psychologique de faire pipi.

J'ai finalement pénétré dans ce grand immeuble de verre vers 10h45 et me suis retrouvée devant un accueil vide qui m'a invitée à me diriger seule vers les ascenseurs malheureusement détenteurs d'un code d'accès aux étages. Je suis ressortie à la recherche d'une âme, ai ouvert toutes les portes espérant y trouver une aide mais 2 minutes (en paraissant 15) plus tard, une femme est sortie d'une porte dérobée et m'a indiqué le dernier ascenseur comme libre d'accès.

Arrivée au troisième étage, je m'annonce à l'accueil auprès d'une fille très souriante qui me donne encore davantage envie d'y rester pour toujours. J'ai pu attendre 5 minutes en compagnie d'un mouton à taille humaine et une multitude de pensées. Bizarrement, les sujets qui occupaient mon esprit n'étaient absolument pas les phrases choc à dire (genre phrases choc), mais plutôt un éternel mystère sur cette moquette rouge. Etait-elle déjà là il y a deux ans? Ca ne me dit rien et en même temps pourquoi l'auraient-ils changé? Ouai mais rouge comme ça je m'en serais rappelée.. Avais-je vraiment attendu dans ce même couloir?

Mes questions ont été interrompues par l'arrivée de monsieur Z qui a tout de suite utilisé le ton amical et "pas prise de tête". Nous avons pris l'ascenseur après qu'il m'ait expliqué qu'il n'était qu'un gros flemmard, incapable de monter un étage à pieds. Me sentant en confiance, je lui raconte ma mésaventure de l'ascenseur à code et au fur et à mesure que je parle, je me rappelle que je suis tout de même avec mon peut-être futur employeur et me recentre machinalement sur cette moquette rouge pour être sûre de ne pas lui poser la question. Et, à peine un pied au 4ème étage, il me regarde et me dit "T'as vu, on a changé la moquette, maintenant c'est rouge".

Arrivés dans son bureau, il devient encore plus amical et me parle très gentiment, nous discutons un peu de ma vie durant ces deux années et la suite logique veut que je lui présente à ce moment précis mon dossier avec mes créas réalisées. Mais avant d'ouvrir le book, il m'annonce qu'il préfère être d'emblée honnête avec moi et que le poste pour lequel je suis en ce moment-même en train de passer l'entretien, est tout simplement déjà pourvu. Un flot de larmes m'envahit en un court instant mais je me retiens au maximum pour finir d'écouter ses explications comme quoi il a quand même souhaité me revoir pour constater l'évolution de mes créas et, sait-on jamais, il pourrait un jour avoir à nouveau besoin d'un concepteur-rédacteur.

L'entretien s'est fini dans la même ambiance, qui a cependant été un peu ternie par ses critiques plus ou moins bonnes, plutôt moins d'ailleurs. Il a reproché à mon dossier d'être dans son ensemble trop "scolaire" et pas assez différent de tous ceux qu'il voit. Et, malheureusement pour moi, il avait une très bonne mémoire, au point qu'il s'est rappelé avoir déjà vu la plupart des pages dans ce même dossier, deux ans auparavant.

Nous avons encore un peu discuté mais j'essayais d'accélérer les dernières futilités qu'il disait pour être sympa car avait peur d'avoir été méchant, il s'en excusait et devait sentir qu'il m'avait touchée. Mais la boule dans ma gorge grossissait à vue d'oeil et je priais pour qu'il ne remarque pas que je le distinguais derrière une épaisse buée.

J'ai finalement promis de le tenir informé de ce qui suivrait et me suis effondrée une fois le pied posé dehors. C'était d'une part la déception de ne pas avoir cet emploi, ajouté aux critiques que j'ai encaissée, tout ça agrémenté d'une fatigue terrible, me mettant encore plus à fleur de peau que d'habitude.

Une fois rentrée chez moi, il s'est passé une des situations que je déteste le plus, j'ai reçu un email d'un ancien élève de ma classe qui me demande si c'est bien moi qu'il a vue ce matin en train de passer un entretien. Il faut savoir que dans la pub, ça se la raconte à mort, et bizarrement, ceux qui en font le plus sont souvent les junior, voire les stagiaires. Il faut savoir aussi que quoi qu'un créa du même niveau que toi dise ou fasse, c'est fourbe, s'il regarde une de tes idées, il te dira à coup sûr que c'est "déjà vu" ou "facile", s'il te demande où tu en es dans tes recherches, c'est qu'il a déjà un emploi et attend simplement de pouvoir te le dire fièrement.

Le garçon qui m'a envoyé l'email n'est pas foncièrement mauvais mais d'une part c'est lui qui a obtenu le poste pour lequel je postulais et d'autre part c'est un vrai créa, et la simple lecture des quelques mots de son message a suffi pour m'enerver: "Est-ce bien toi que j'ai vue avec mon DC?". Ouai, parce que dans la pub on ne dit jamais un directeur de création, c'est pas assez cool et bien trop long. Et encore, le DC a de la chance, ce n'est rien à côté du directeur artistique qui se transforme en AD, abréviation de art director, parce qu'on est dans la pub, alors on parle anglais.

C'est triste parce que j'aime ce métier mais je gerbe cette créa-attitude que j'espère ne jamais avoir. Il m'arrive de dire AD je l'admets mais jamais je ne viendrai décoiffée volontairement et ne parlerai en me tortillant les cheveux dans tous les sens pour avoir l'air encore plus branchée..

Malheureusement je sais que le monde de la pub est petit et que le nombre de grandes agences n'est pas élevé, je serai donc inévitablement amenée à recroiser et me reconfronter à des têtes connues, si un jour j'ai la chance d'être embauchée dans une vraie agence.

Je repasse un appel, embauchez moi et une fois que c'est dit, ne changez pas d'avis ! Et, si vous changez d'avis, dites le moi.. Est-ce si compliqué ?

jeudi 31 janvier 2008

Ste Marcelle
Etre chômeur à son âge c'est pire qu'un mari trompé

Amis lecteurs bonjour !

J'ai des tas des choses à raconter depuis tout ce temps où je n'ai pas blogué mais j'ai lu en me connectant que le service allait être arrêté à 16h30 et j'ai si peur de voir ma chique coupée en pleine écriture que je vais me contenter de simplement résumer les faits marquants de l'actualité de ma vie de ces dernières semaines.

La semaine du 18 au 24 a eu lieu l'anniversaire des 10 ans et 2 mois de Comédie! pour lequel ils ont recrée le presque décor de mon émission préférée d'il y a 10 ans, à savoir la grosse émission. Pour les détails de cette semaine, je vous invite à lire le blog de Tiffany qui en résume l'essence, je vous dirais simplement que c'est au cous de cette émission que j'ai rencontré il y a 8 ans mes amis les Chatteurs.

Aujourd'hui, je voudrais plutôt vous parler d'un fait, certes bien moins agréable que la semaine passée avec les chatteurs et Dominique Farrugia mais qui, à cet instant précis me retourne l'estomac.

Comme vous le savez (ou pas), je recherche depuis quelques mois un emploi de conceptrice-rédactrice en agence de pub et malgré toutes mes candidatures, je n'avais eu la chance de ne décrocher qu'un seul entretien qui s'était soldé par l'embauche d'un con à ma place. Je ne sais pas s'il est vraiment con dans la vie mais bizarrement je ne l'apprécie guère.

Mi décembre, je reçois un email d'une agence qui souhaite me recontrer et à ma plus grande joie, l'entretien s'est plutôt bien passé mais comme le directeur me le faisait bien comprendre, la concurrence était rude et, même si j'avais ma chance au même titre que tous les candidats, il ne fallait pas oublier que cette place était très demandée. Plutôt peu sûre de moi, j'ai tout de même passé les jours suivants à me surprendre à y croire.

Lors de l'entretien, mon interlocuteur m'avait expliqué qu'une pré sélection serait faite suite à quoi certains candidats seraient recontactés pour un deuxième entretien dans la première quinzaine de Janvier.

Je prends donc sur moi, bien que je déteste ça, je le rappelle pour savoir où ça en est lorsqu'il me répond que ça tombe bien que j'appelle car il souhaiterait me revoir. A cet instant, je remonte dans ma propre estime et me prépare pour ce second entretien programmé le 9 Janvier.

J'arrive toute stressée car malgré mon parapluie et mes gants, le vent avait soufflé si fort que je m'étais faite tremper et ai pénétré dans l'agence avec un look de zombie, les cheveux qui ont gonflé à la Lisa Plenskeu et des vêtements tellements trempés que les 10 minutes d'attente dans le hall n'ont même pas permis de faire illusion.
Monsieur X me reçoit donc à nouveau et commence par m'expliquer qu'ils ont embauché un concepteur-rédacteur senior qui travaillera sur un budget précis et que l'idée serait que je l'épaule sur une partie de ce budget. Au fur et à mesure du discours, je prends conscience qu'il n'est pas en train de parler au conditionnel mais bien au futur et que c'est moi qui ai été choisie pour ce poste. L'entretien se finit par X qui me dit quel sera mon salaire, m'annonce qu'il est vraiment content que ce soit moi et me propose de commencer en Février, ce à quoi je m'exclame les larmes aux yeux que c'est parfait.

Sur le retour, il me présente à quelques personnes de l'agence comme "la conceptrice-rédactrice junior de l'agence", ce qui me rend encore plus heureuse même si je regrette de m'être chargée de mon book croyant recontrer l'autre pdg.

Il était convenu que je recevrais la promesse d'embauche dans les jours suivants mais ne voyant toujours rien arriver, j'ai tenté de me rassurer tout en ayant une certaine retenue parce que je commençais à sentir assez mal l'affaire. Mais sous les conseils de mes amis, je ne m'en suis pas trop fait et ai fêté dignement ma réussite à base de coupes de champagne, de petite fête entre amis arrosée au Kir, de glande heureuse me permettant de sentir que j'ai quelques semaines devant moi pour profiter enfin de liberté sans stress.

Dimanche dernier, je me dis que c'est quand même louche que je n'aie toujours rien reçu et de peur de trop m'avancer sans rien avoir signé, je décide d'envoyer un email à Monsieur X pour savoir s'il préfère que je commence le Vendredi 1 ou le Lundi 4, prétexte pour en fait me confirmer qu'ils veulent toujours de moi. Mais, ce mail est resté sans réponse, ce qui m'a poussée à l'appeler mercredi dernier et à peine son téléphone décroché il s'est exprimé sans me laisser en placer une "Oui Vanessa, je suis désolé, je suis en réunion, je vous rappelle en fin d'apres-midi".. Bien entendu, j'ai attendu ce coup de fil, une nouvelle fois en vain.

Vendredi matin, je prends encore sur moi et rappelle une nouvelle fois mais ce coup de téléphone n'a guère été plus concluant puisque cette fois, j'ai certes eu une information supplémentaire qui est que la réunion concerne le budget sur lequel je suis censée travailler mais ne m'a pas du tout avancée sur mon sort. Bien entendu, il s'est encore contenté de m'assurer qu'il me rappellerait dans la journée.

Mardi après-midi, n'ayant toujours eu aucune nouvelle, j'ai rappelé et ai enfin pu avoir une explication qui serait qu'en fait le budget a décidé de retirer la partie sur laquelle je devais travailler et l'agence est en pourparlers pour la récupérer ce qui signifie qu'il est incapable de savoir comment ça va évoluer mais ne manquera pas de m'en tenir informée.

Je suis restée un peu conne au téléphone et me suis contentée d'un "d'accord" mais je trouve irrespectueux de me laisser dans l'attente si longtemps et de m'avouer le sourire aux lèvres qu'au pire je ne serai pas embauchée. Il avait le même ton que s'il m'avait dit que peut-être je devrais venir à 9h au lieu de 9h30, comme si le pire des cas n'était rien alors qu'il a ma vie professionnelle entre ses mains.

Pour vous dire la vérité, je ne me fais aucune illusion quant à cet emploi et pense même qu'il ne me rappellera jamais et persévérera dans sa lâcheté mais j'essaie de me forcer à y croire un tout petit peu pour éviter de déprimer parce que même si en soit ce n'est qu'une agence et je trouverai peut-être mieux, n'empêche que recommencer toutes mes recherches alors que j'ai passé 1 mois à me croire libérée, ben ça me botte moyennement.. Surtout que j'ai vu quelques fois passer des offres intéressantes auxquelles je n'ai pas postulé, puisque j'étais embauchée..

Je finirais cette note sur une anecdote qui ressemble davantage à mes notes habituelles et à ma vie quotidienne. Hier j'étais dans le RER pour aller à Evry et comme il n'y avait pas grand monde j'en ai profité pour m'étaler et recopier mes numéros dans mon nouvel agenda, ipod sur les oreilles, en mode "me faites pas chier j'écoute ma musique" et je vois une main me faire des signes. Je retire un écouteur et espère que cette coupure vaut le coup quand je vois un jeune de type racailleux qui me demande "t'écoutes du rap?". Je pense que cette question concerne + une habitude musicale que le moment présent mais ça me fait rire car à cet instant Joe Dassin chante dans mon ipod et le décalage entre ce style musical et ce chateur me fait doucement rigoler. Je réponds que non et il me souhaite une bonne journée et s'en va. Je pense alors qu'il voulait s'asseoir avec moi et mettre sa musique forte et je ne regrette par d'avoir répondu par la négative.

Environ 10 minutes + tard, j'entends derrière moi "t'écoutes du rap?" (alors que le garçon était parti vers l'avant) et je me retourne, il s'adressait cette fois à un garçon qui semblait bien + proche de cette musique que moi et qui d'ailleurs a répondu que oui. Il s'est alors assis avec lui et a essayé de lui vendre des cd de rap, s'en est suivi une grande conversation car visiblement ils habitaient à côté et avaient des amis communs.

Ouai cette histoire n'est pas super palpitante mais je voulais confirmer le fait que les gens bizarres me parlent souvent dans les transports en commun.

Je finirai par un appel au secours, si vous entendez parler d'un poste de concepteur-rédacteur, merci de vanter mes qualités, je sais que les seules personnes qui me lisent sont Tiffany, Yohann, Emy, ma soeur (qui a d'ailleurs beaucoup de retard là) et John mais sait-on jamais, peut-être que Mr Allouche, le président d'Hémisphère droit tombera dessus par une recherche de ces mots clefs.