mardi 6 mai 2008

Ste Prudence

Sur le pont d'Avignon, on y danseuh on y danse

Wahou, deux articles en quelques jours, mais c'est Byzance ? Non, simplement le chômage et la flemme de rechercher un emploi en n'apercevant le soleil que derrière la fenêtre de mon salon.

Je fais donc une pause à mon bronzage en terrasse pour vous raconter mon week-end à Avignon (et non en Avignon) duquel je suis rentrée hier soir.

Bien entendu, la fonction de mon blog n'est en rien le détail de jolis paysages ou de bonnes adresses mais bien le résumé d'anecdotes inutiles et pourtant tellement intéressantes.

Je commence par l'arrivée à la gare, après avoir dormir environ 1h30 pour cause de finition de valise aux alentours de 2h, ce à quoi a suivi une épilation et une petite insomnie me contraignant à partir de la maison à 7h complètement dans le pâté. Je suis donc sur le quai avec mes parents, billets électroniques en main et me retrouve rapidement stoppée dans mon avancée vers mon wagon pour cause de vérification de billets en remplacement du compostage, difficile sur des feuilles A4. Malgré ma fatigue, mon équilibre défaillant et mon envie de me poser dans mon siège, je prends sur moi et avance à l'allure générale, portée par le flot.

C'est alors que je sens une force qui me pousse vers l'avant, assez lentement mais tout de même bien gênante. Je me retourne et voit une femme d'une cinquantaine d'années qui tente de doubler tout le monde alors qu'elle est au même niveau que moi, à savoir en fin de troupeau. Elle tente discrètement de se faufiler tout en emportant ma valise et sa propriétaire, action assez agaçante quand on sait que j'ai 1500 personnes devant moi et que je me retrouve encore plus collée.

Je ne suis pas du genre à engueuler tous les gens que je croise alors je me fais la réflexion à moi-même tout en regardant ma mère, sans faire attention que je parle quand même à un volume loin du chuchotement et dis "mais pourquoi elle me pousse?". Phrase à laquelle elle répond immédiatement "non je ne vous pousse pas".. ouai, elle pousse tellement pas qu'à peine sa phrase finie, elle était déjà arrivée en tête de queue. Quelques minutes plus tard, j'arrive enfin à ma voiture et découvre que cette femme était placée, juste en face de moi. Le week-end commençait bien !

J'en viens directement à ma soirée de dimanche soir où j'ai dîné avec mes parents dans le restaurant de notre hôtel, très réputé pour sa classe, sa bonne nourriture lui valant une présence au guide Michelin. Le patron vient prendre la commande, de l'entrée au dessert, ce à quoi j'avoue ne pas être sûre d'avoir assez faim au moment du troisième plat et pose tout de même quelques questions sur ces jolis noms. Il m'indique que le soufflé à la praline pourrait bien évidemment être fait sans poire et me laisse le temps du repas pour commander si la faim m'en dit.

L'entrée se passe à merveille, arrive soudain le plat composé d'un filet de boeuf, commandé "à point" par mon père et moi. Je commence à le dévorer et m'étonne de ne pas y prendre spécialement de plaisir. Je me dis sur le moment que, n'ayant jamais été grande fan de viande, cela doit être sans doute dû à mon côté novice, incapable de déceler la finesse de ce boeuf. C'est en jetant un oeil dans l'assiette de mon père, à plus de la moitié de mon plat que je me rends compte avec horreur que nous n'avons pas du tout la même chose. Alors qu'il savoure un morceau tendre et appétissant comme jamais, je tente de finir une viande sèche car beaucoup trop cuite. Papa s'insurge et appelle illico une serveuse qui s'excuse 1000 fois en proposant de me la refaire. Mais disons qu'après une entrée copieuse et une moitié de viande sèche, tout en pensant à mon soufflé sans poire, il m'est impossible d'entâmer à nouveau une viande.

Je la remercie alors tout en déclinant sa proposition pour cause de gerbe probable.

Arrive ensuite le plateau de fromage commandé par mon père dans lequel il doit choisir parmi une bonne vingtaine de variétés lesquels il souhaite manger. Nous décidons, ma mère et moi, de l'y aider en posant également quelques questions à la fromagère. Maman, n'ayant visiblement pas une vision très correcte s'étonne du fromage rouge et propose à mon père d'en prendre tant il avait une apparence bizarre. A cette réflexion, nous rigolons tous car il s'agissait tout simplement d'une pomme décorative, disposée sur le plateau et absolument pas ressemblante à une substance alimentaire lactée et fermentée. Je profite donc de cette ridiculade pour commander mon soufflé qui, malgré ma fin d'appétit, me donnait cruellement envie.

Le dessert arrive enfin et à peine ma fourchette plantée, je ressors une poire pourtant dont j'avais pourtant demandé l'absence à mainte reprises. Nous appelons le garçon pour prévenir de la mauvaise information et il s'excuse, part en cuisine et revient en me répondant, "en fait, faut que vous les enleviez, ça faisait vide sans". Très choquée par cette réponse, j'hésite entre leur laisser leur bien mais décide finalement de me gaver tout en retirant les poires une par une, mécontente.

Le lendemain, maman n'a pas hésité à le signaler au patron qui, outré s'est excusé tout en m'affirmant qu'il l'avait précisé et que c'était tout à fait faisable. Nous avons finalement eu la bonne surprise de découvrir sur la note générale du week-end que ce dessert m'avait été offert. J'aurais préféré qu'ils m'offrent également les deux nuits d'hôtel mais c'est déjà ça.

Le séjour s'est terminé hier lorsque nous avons pris le train vers 16h. Vu qu'il venait de Marseille, nous avions environ 2 minutes pour monter, ce qui n'est certes pas énorme mais tout de même largement suffisant pour la petite minorité de gens qui est déjà placée sur le quai au niveau de leurs voitures respectives.

Le train entre donc en gare, je laisse passer quelques personnes et parvient tant bien que mal à faire entrer ma valise lorsque je découvre que nos places sont situées au premier étage et qu'il va me falloir porter ce boeuf dans l'escalier. Devant ma détresse, papa me suggère d'attendre quelques instants en bas des marches afin qu'il vienne à mon secours, une fois sa valise casée dans le porte bagages. Je me mets donc un peu en retrait dans l'inter-wagon, tout en tentant de ne pas gêner la circulation. Entre alors une espèce de connard, moche comme pas deux, d'environ 65 - 70 ans qui se dirige nonchalamment vers le haut du wagon, sans se soucier de qui que ce soit en faisant virevolter son gros sac. Bien entendu, moi et ma chance, je me prends un gros coup de sac et comme je ne suis à cet instant pas très stable car un pied sur l'escalier et un qui retient ma valise. Je suis donc emportée par le poids, perds l'équilibre et tombe les fesses à terre et la valise sur ma jambe, emportée également par l'égoïsme du mec.
Face à cette action, tous les spectateurs se jettent au sol pour tenter de me relever, outrés par la scène à laquelle ils viennent d'assister et me demandent en boucle si ça va tout en insultant le trou du cul déjà loin. Papa descend et ne comprend pas bien ce que je fais à terre entourée de 5 personnes qui me lèchent les bottes et quand je lui explique la scène, je m'interromps en demandant à mes nouveaux amis "il ne s'est pas excusé hein?", ce à quoi tout le monde en choeur répond "bien sûr que non, c'est incroyable, l'éducation est à refaire".

J'arrive finalement en haut, à peine sonnée et retrouve mon charmant ami, assis tout simplement à la place juste derrière moi. Je mourrais d'envie de le faire chier pendant tout le voyage mais nous avons finalement changé de place pour nous mettre dans les places à 4, encore vides.

vendredi 2 mai 2008

St Boris

A la foire du village un jour je lui ai soupiré

C'est peu fière que je reviens écrire aujourd'hui, j'ai bien reçu toutes vos plaintes mais il se trouve que j'ai eu une totale flemme d'écrire pendant un bon moment.

Et puis hier soir, en rentrant d'une journée fatigante, j'ai eu envie de vous la conter, comme autrefois, du temps où j'écrivais assidûment.

C'est après avoir dormi environ 4h pour cause d'insomnie et de réveil calé assez tôt que je me suis dirigée vers la douche, les cheveux encore ébouriffés et la marque de l'oreiller incrustée dans ma joue, pour entâmer une journée des moins reposantes. Et oui, hier avait lieu la Foire de Paris, et ce pour encore une bonne semaine. Ce salon m'a toujours attirée mais je n'y avais jamais mis les pieds, pourtant j'en entends parler depuis toute petite. J'en viens donc à une petite anecdote, quand j'étais en primaire, probablement en CP ou CE1, je devais faire une phrase. Je ne sais plus quel était le thème ou la consigne de formulation de cette phrase mais toujours est-il que j'avais écrit que mon papa allait tout le temps à la Foire de Paris. Il avait dû m'en parler deux fois dans la même semaine et je croyais que c'était son métier ou sa principale activité.

Hier donc, j'ai visité cet immense sac à merdes ou s'entremêlent aussi bien des cuisines et salons que des ouvre-boîtes magiques. Après un bref passage dans les blocs dédiés au jardin, aux pays du monde ou encore au multimedia, j'ai enfin atteint l'endroit dont je rêvais le plus : le concours Lépine, immense salle dédiée uniquement aux inventions. J'ai pu m'émerveiller devant des aspirateurs magiques qui retirent même la poussière, des couvercles en silicone permettant au contenu de récipients de rester hermétiquement fermés, sans que le dessus ne se détache ou glisse car, de par sa texture, colle au support. J'ai également vu des bouchons de bouteilles refermables, des coussins ergonomiques, des bouillottes et enfin l'objet le plus magique et à la fois tellement inutile : une boule permettant de séparer les liquides et de créer ainsi des cocktails magnifiques où les couleurs se dessinent en couches. Même pour du café au lait ou un simple diabolo, les couches restaient intactes après avoir bougé le verre.

Ma visite s'est poursuivie devant un stand qui a forcément retenu mon attention puisque je lis en gros "disque dépilatoire". Des animations me permettaient de voir comment utiliser cette chose mais je me suis adressée à la vendeuse afin d'en savoir un peu plus sur le fonctionnement et la repousse du poil. Ce à quoi elle m'a répondu d'un ton très étrange que c'était un procédé d'usure du poil qui, au final, donnait un peu le même résultat qu'avec un rasoir mais en moins violent et plus efficace. Je n'ai pas beaucoup apprécié sa manière de s'adresser à moi car elle me parlait en me tutoyant d'un air "je suis ta copine mais en même temps je sais mieux que toi, je suis grande". Je ne sais pas si vous voyez bien ce que je veux dire mais c'était d'un agacement total qui ne ternissait pourtant absolument pas mon envie d'acquérir cet objet. J'enchaîne donc sur une autre question à laquelle elle me propose de me montrer immédiatement sur ma jambe le résultat. Mais ce qu'elle ne savait pas, c'est que mes jambes étaient à cet instant précis comparables à celles d'un ours et que même à mon miroir je n'osais pas les montrer.

Sachez pour ma défense que si elles étaient dans un tel état c'est tout simplement parce que je pars à Avignon demain me mettre en maillot et que je préférais attendre le dernier moment pour m'épiler.

Mais la démonstratrice, au lieu de comprendre mon point de vue et de trouver d'autres arguments de vente, elle se braque, fige un "non-sourire" et insiste à nouveau. "Allez, fais moi confiance, je t'assure que moi je n'utilise plus que ça, file moi tes jambes, laisse moi te montrer". Mais plus elle insistait, plus mes vieux démons réapparaissaient car, il faut savoir que ma non-épilation est une réelle angoisse au point que j'ai déjà souvent rêvé de situations affreuses comme par exemple être candidate au concours Miss France, être en coulisse, sur le point de faire mon entrée et de me rendre compte que j'ai des jambes d'homme alors que je suis en maillot.
Un autre rêve remonte à quelques années, à lépoque du Bachelor 3, j'avais rêvé de ce "pseudo tombeur", j'étais en rendez-vous individuel avec lui et il cherchait à tout prix à être tactile avec moi alors que je lui refusais catégoriquement l'accès à mes jambes. A force de tentaives il était parvenu à ses fins et après m'avoir simplement effleuré la jambe il m'avait sorti "Ah!, toi je vais t'appeler Piquante". C'est certes un rêve totalement ridicule qui a bien fait rire Jonath et Jenny qui étaient à Deauville avec moi à ce moment mais ça reste un réel traumatisme.

Donc bref, nous revoilà dans mon histoire d'hier, je décide de quitter ce stand malgré les pleurs et couinements de ma nouvelle amie et me dirige vers la suite des inventions. Et seulement quelques mètres plus loin, je retrouve ce même article, non seulement moins cher mais aussi avec une autre vendeuse. En bonne comédienne, je l'interpelle en lui demandant le fonctionnement, comme si je n'avais jamais entendu parler de ce disque dépilatoire et suite à ses explications et mon refus de lui faire essayer ici-même sur ma jambe, je décide de l'acheter, convaincue par cette trouvaille dont je ne comprends finalement pas bien l'intérêt.

Pour ceux que ça intéresse, sachez que c'est effectivement mieux que le rasoir mais ne remplace définitivement pas une bonne épilation.

J'espère sincèrement avoir intéressé par cet article la gente masculine qui me lit et je me dirige directement vers ma journée d'aujourd'hui afin d'intéresser aussi mes lecteurs poilus masculins.

Tout à l'heure, ma soeur m'appelle pour que je lui achète son euromillions car elle a une fois de plus oublié de se réinscrire par Internet et n'a pas le temps de trouver un tabac. Je pense surtout qu'elle n'a toujours pas compris l'intérêt du joker+ et se décharge pour éviter de devoir répondre à la proposition d'en acheter un. Je me dis que je peux profiter de cette rare sortie pour aller faire réparer ma veste fétiche dont la fermeture éclair s'est fait la malle.

Je me dirige donc vers le tabac du club des gentleman et constate qu'une fois de plus, il est fermé et je commence à me demander s'il n'est pas ouvert que la nuit ou le matin entre 7h30 et 8h car depuis un petit moment, c'est devenu une habitude de fermer à des horaires ahurissants. Je reviens donc sur mes pas pour me diriger dans la direction inverse afin de donner mon blouson et d'enchaîner sur l'autre tabac un peu plus loin. Je pénètre dans la retoucherie où deux garçons d'environ mon âge, probablement en couple, au look tectonik + bodybuilder + gay (oui oui les 3 en même temps) tentaient de convaincre le couturier de transformer leurs vieux T-shirts col rond en col V, ce à quoi il semblait surpris et perdu et leur demandait des exemples de vêtements afin de calquer la finition. L'un des deux jeunes, dans un langage très irréfléchi continuait de plus belle et répétait à plusieurs reprises "non mais vous faîtes pas chier, coupez juste comme ça", et le couturier me regarde tout en lui répondant "Ben si justement ça me fait chier" créant un réel éclat de rire entre d'un côté lui et moi et de l'autre, le garçon et moi.

Après une longue discussion, il décide enfin de s'occuper de moi et regarde ma veste, teste la fermeture éclair, mesure et me sort d'un ton sadique "ça vous fera 45 euro". L'ayant acheté 30, je pense à une blague et lui avoue le montant du blouson qui l'étonne beaucoup mais ne produit chez lui aucune baisse de tarif. J'ai quitté le magasin, les larmes aux yeux bien entendu et me suis orientée vers le tabac de la rue Montgallet qui m'a permis de poursuivre ma journée bredouille puisqu'il était également fermé.

J'ai finalement choisi de retourner dans ma première direction, de dépasser le tabac toujours fermé et de me rendre vers la dernière possiblité d'achat du ticket où j'ai enfin trouvé un vendeur capable de travailler en plein pont.

Pensant avoir conjuré le mauvais sort, j'ai profité de cette escapade pour aller faire réparer mon badge d'entrée de mon immeuble car à chaque fois que je décide de l'emmener au gardien qui s'en occupe, je me retrouve face à une loge fermée et comme de bien entendu, à peine pénétrée au 23 de la résidence, je constate une nouvelle fois que les ponts c'est vraiment la merde pour les gens comme moi. J'étais pourtant bien décidée à lâcher ma haine face à ce nouveau système car il faut que vous sachiez que mon badge a cessé de fonctionner un soir où je suis rentrée chez moi à plus de 3h du matin et, si je n'avais pas eu la chance d'en avoir un deuxième sur moi, je serais tout simplement restée aux portes de mon immeuble, sans pouvoir rentrer. Dans le pire des cas, j'avais bien sûr mes parents et les Tartes aux Dragons mais pas tout le monde n'a la chance d'avoir une solution de secours et j'angoisse à l'idée que ça m'arrive un soir où ils ne sont pas là.

Je finis mon périple journalier par ma dernière activité, à savoir tenter la deuxième retoucherie du quartier à la conquête de la guérison de ma veste. Mais une fois de plus, le tarif de 45 euro m'a été suggéré ce à quoi j'ai à nouveau refusé en espérant qu'elle se vende encore en magasin et que je pourrai me la racheter à l'identique.

Je souhaite sincèrement avoir rattrapé le temps perdu et m'en vais de ce pas commencer ma valise qui me regarde tristement depuis 14h, ne comprenant pas pourquoi je l'ai dérangée et arrachée à ses amies les valises si c'est pour la laisser vide au milieu de mon salon.