vendredi 2 mai 2008

St Boris

A la foire du village un jour je lui ai soupiré

C'est peu fière que je reviens écrire aujourd'hui, j'ai bien reçu toutes vos plaintes mais il se trouve que j'ai eu une totale flemme d'écrire pendant un bon moment.

Et puis hier soir, en rentrant d'une journée fatigante, j'ai eu envie de vous la conter, comme autrefois, du temps où j'écrivais assidûment.

C'est après avoir dormi environ 4h pour cause d'insomnie et de réveil calé assez tôt que je me suis dirigée vers la douche, les cheveux encore ébouriffés et la marque de l'oreiller incrustée dans ma joue, pour entâmer une journée des moins reposantes. Et oui, hier avait lieu la Foire de Paris, et ce pour encore une bonne semaine. Ce salon m'a toujours attirée mais je n'y avais jamais mis les pieds, pourtant j'en entends parler depuis toute petite. J'en viens donc à une petite anecdote, quand j'étais en primaire, probablement en CP ou CE1, je devais faire une phrase. Je ne sais plus quel était le thème ou la consigne de formulation de cette phrase mais toujours est-il que j'avais écrit que mon papa allait tout le temps à la Foire de Paris. Il avait dû m'en parler deux fois dans la même semaine et je croyais que c'était son métier ou sa principale activité.

Hier donc, j'ai visité cet immense sac à merdes ou s'entremêlent aussi bien des cuisines et salons que des ouvre-boîtes magiques. Après un bref passage dans les blocs dédiés au jardin, aux pays du monde ou encore au multimedia, j'ai enfin atteint l'endroit dont je rêvais le plus : le concours Lépine, immense salle dédiée uniquement aux inventions. J'ai pu m'émerveiller devant des aspirateurs magiques qui retirent même la poussière, des couvercles en silicone permettant au contenu de récipients de rester hermétiquement fermés, sans que le dessus ne se détache ou glisse car, de par sa texture, colle au support. J'ai également vu des bouchons de bouteilles refermables, des coussins ergonomiques, des bouillottes et enfin l'objet le plus magique et à la fois tellement inutile : une boule permettant de séparer les liquides et de créer ainsi des cocktails magnifiques où les couleurs se dessinent en couches. Même pour du café au lait ou un simple diabolo, les couches restaient intactes après avoir bougé le verre.

Ma visite s'est poursuivie devant un stand qui a forcément retenu mon attention puisque je lis en gros "disque dépilatoire". Des animations me permettaient de voir comment utiliser cette chose mais je me suis adressée à la vendeuse afin d'en savoir un peu plus sur le fonctionnement et la repousse du poil. Ce à quoi elle m'a répondu d'un ton très étrange que c'était un procédé d'usure du poil qui, au final, donnait un peu le même résultat qu'avec un rasoir mais en moins violent et plus efficace. Je n'ai pas beaucoup apprécié sa manière de s'adresser à moi car elle me parlait en me tutoyant d'un air "je suis ta copine mais en même temps je sais mieux que toi, je suis grande". Je ne sais pas si vous voyez bien ce que je veux dire mais c'était d'un agacement total qui ne ternissait pourtant absolument pas mon envie d'acquérir cet objet. J'enchaîne donc sur une autre question à laquelle elle me propose de me montrer immédiatement sur ma jambe le résultat. Mais ce qu'elle ne savait pas, c'est que mes jambes étaient à cet instant précis comparables à celles d'un ours et que même à mon miroir je n'osais pas les montrer.

Sachez pour ma défense que si elles étaient dans un tel état c'est tout simplement parce que je pars à Avignon demain me mettre en maillot et que je préférais attendre le dernier moment pour m'épiler.

Mais la démonstratrice, au lieu de comprendre mon point de vue et de trouver d'autres arguments de vente, elle se braque, fige un "non-sourire" et insiste à nouveau. "Allez, fais moi confiance, je t'assure que moi je n'utilise plus que ça, file moi tes jambes, laisse moi te montrer". Mais plus elle insistait, plus mes vieux démons réapparaissaient car, il faut savoir que ma non-épilation est une réelle angoisse au point que j'ai déjà souvent rêvé de situations affreuses comme par exemple être candidate au concours Miss France, être en coulisse, sur le point de faire mon entrée et de me rendre compte que j'ai des jambes d'homme alors que je suis en maillot.
Un autre rêve remonte à quelques années, à lépoque du Bachelor 3, j'avais rêvé de ce "pseudo tombeur", j'étais en rendez-vous individuel avec lui et il cherchait à tout prix à être tactile avec moi alors que je lui refusais catégoriquement l'accès à mes jambes. A force de tentaives il était parvenu à ses fins et après m'avoir simplement effleuré la jambe il m'avait sorti "Ah!, toi je vais t'appeler Piquante". C'est certes un rêve totalement ridicule qui a bien fait rire Jonath et Jenny qui étaient à Deauville avec moi à ce moment mais ça reste un réel traumatisme.

Donc bref, nous revoilà dans mon histoire d'hier, je décide de quitter ce stand malgré les pleurs et couinements de ma nouvelle amie et me dirige vers la suite des inventions. Et seulement quelques mètres plus loin, je retrouve ce même article, non seulement moins cher mais aussi avec une autre vendeuse. En bonne comédienne, je l'interpelle en lui demandant le fonctionnement, comme si je n'avais jamais entendu parler de ce disque dépilatoire et suite à ses explications et mon refus de lui faire essayer ici-même sur ma jambe, je décide de l'acheter, convaincue par cette trouvaille dont je ne comprends finalement pas bien l'intérêt.

Pour ceux que ça intéresse, sachez que c'est effectivement mieux que le rasoir mais ne remplace définitivement pas une bonne épilation.

J'espère sincèrement avoir intéressé par cet article la gente masculine qui me lit et je me dirige directement vers ma journée d'aujourd'hui afin d'intéresser aussi mes lecteurs poilus masculins.

Tout à l'heure, ma soeur m'appelle pour que je lui achète son euromillions car elle a une fois de plus oublié de se réinscrire par Internet et n'a pas le temps de trouver un tabac. Je pense surtout qu'elle n'a toujours pas compris l'intérêt du joker+ et se décharge pour éviter de devoir répondre à la proposition d'en acheter un. Je me dis que je peux profiter de cette rare sortie pour aller faire réparer ma veste fétiche dont la fermeture éclair s'est fait la malle.

Je me dirige donc vers le tabac du club des gentleman et constate qu'une fois de plus, il est fermé et je commence à me demander s'il n'est pas ouvert que la nuit ou le matin entre 7h30 et 8h car depuis un petit moment, c'est devenu une habitude de fermer à des horaires ahurissants. Je reviens donc sur mes pas pour me diriger dans la direction inverse afin de donner mon blouson et d'enchaîner sur l'autre tabac un peu plus loin. Je pénètre dans la retoucherie où deux garçons d'environ mon âge, probablement en couple, au look tectonik + bodybuilder + gay (oui oui les 3 en même temps) tentaient de convaincre le couturier de transformer leurs vieux T-shirts col rond en col V, ce à quoi il semblait surpris et perdu et leur demandait des exemples de vêtements afin de calquer la finition. L'un des deux jeunes, dans un langage très irréfléchi continuait de plus belle et répétait à plusieurs reprises "non mais vous faîtes pas chier, coupez juste comme ça", et le couturier me regarde tout en lui répondant "Ben si justement ça me fait chier" créant un réel éclat de rire entre d'un côté lui et moi et de l'autre, le garçon et moi.

Après une longue discussion, il décide enfin de s'occuper de moi et regarde ma veste, teste la fermeture éclair, mesure et me sort d'un ton sadique "ça vous fera 45 euro". L'ayant acheté 30, je pense à une blague et lui avoue le montant du blouson qui l'étonne beaucoup mais ne produit chez lui aucune baisse de tarif. J'ai quitté le magasin, les larmes aux yeux bien entendu et me suis orientée vers le tabac de la rue Montgallet qui m'a permis de poursuivre ma journée bredouille puisqu'il était également fermé.

J'ai finalement choisi de retourner dans ma première direction, de dépasser le tabac toujours fermé et de me rendre vers la dernière possiblité d'achat du ticket où j'ai enfin trouvé un vendeur capable de travailler en plein pont.

Pensant avoir conjuré le mauvais sort, j'ai profité de cette escapade pour aller faire réparer mon badge d'entrée de mon immeuble car à chaque fois que je décide de l'emmener au gardien qui s'en occupe, je me retrouve face à une loge fermée et comme de bien entendu, à peine pénétrée au 23 de la résidence, je constate une nouvelle fois que les ponts c'est vraiment la merde pour les gens comme moi. J'étais pourtant bien décidée à lâcher ma haine face à ce nouveau système car il faut que vous sachiez que mon badge a cessé de fonctionner un soir où je suis rentrée chez moi à plus de 3h du matin et, si je n'avais pas eu la chance d'en avoir un deuxième sur moi, je serais tout simplement restée aux portes de mon immeuble, sans pouvoir rentrer. Dans le pire des cas, j'avais bien sûr mes parents et les Tartes aux Dragons mais pas tout le monde n'a la chance d'avoir une solution de secours et j'angoisse à l'idée que ça m'arrive un soir où ils ne sont pas là.

Je finis mon périple journalier par ma dernière activité, à savoir tenter la deuxième retoucherie du quartier à la conquête de la guérison de ma veste. Mais une fois de plus, le tarif de 45 euro m'a été suggéré ce à quoi j'ai à nouveau refusé en espérant qu'elle se vende encore en magasin et que je pourrai me la racheter à l'identique.

Je souhaite sincèrement avoir rattrapé le temps perdu et m'en vais de ce pas commencer ma valise qui me regarde tristement depuis 14h, ne comprenant pas pourquoi je l'ai dérangée et arrachée à ses amies les valises si c'est pour la laisser vide au milieu de mon salon.

4 commentaires:

Yohann a dit…

Tellement content qu'il y ait enfin un nouvel article sur ton blog! J'en ai presque les larmes aux yeux... Je viens voir tous les jours!

Moi ton article poilu m'a passionné. Sérieux! J'en veux d'ailleurs un disque mais pour mon visage!

Moi je me serais fait plus avoir que toi pour la fermeture Eclair parce que je me serais fait réparer la veste naïvement sans en demander le prix avant; me disant que ça doit pas coûter un tel prix et aurait chialé lorsque j'aurais été contraint de sortir le porte-monnaie...

Minipoule a dit…

Mais, parmi le million de personnes que tu connais, y en a pas une qui sait coudre une fermeture???

Sinon, le disque dépilatoire, je me souviens, Youwann me l'avait acheté à la Foire de Bordeaux, et je l'ai jamais utilisé car j'ai trouvé ça nulpourri.

Moi j'aime pas trop ces foires, on dépense une fortune en trucs dont on se sert une fois ou même jamais.

Genre moi, sur un stand égyptien, j'avais acheté 30€ un foulard avec des pièces qui font plein de bruit, et bien évidemment ça m'a jamais servi.

J'ai bien rigolé à ton article, je sais plus pourquoi. Pourtant je l'ai lu il y a tout juste une minute.

Je suis contente que tu ne dises pas "en Avignon"

Yohann a dit…

Il exagère club des gentlemen! Faut dire que je l'ai jamais vu ouvert à part quand j'étais en tigre. (private joke) :)

Vanessa a dit…

Yohann : Merci pour ton accueil chaleureux malgré mon absence..
C'est vrai que c'était au club des gentleman, la virée parisienne du tigre, que des souvenirs !

Tiff : Alors si justement, une amie sait coudre, je vais lui demander si il sait faire ça pour moins de 45 euro. Hihi, pour le foulard qui fait du bruit et pour le disque, c'est pas mal en fait, je te conseille de le ressortir de ta poubelle et de t'en servir.